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HERBORISTERIE

  •  Qu’est-ce que l’herboristerie?

L’herboristerie (ou l’herbologie, ou la phytothérapie, selon les appellations) constitue la plus ancienne médecine du monde. Elle est encore aujourd’hui l’outil principal de guérison pour de nombreux peuples, bien qu’elle fût délaissée en Occident après la révolution industrielle et l’avènement de la pénicilline. En revanche, l’herboristerie suscite depuis quelques décennies un regain d’intérêt au sein de nos populations. En effet, les plantes médicinales offrent un soutien approprié aux exigences de la vie moderne, en parallèle ou comme choix alternatif aux médicaments de synthèse. Étant l’une des cinq branches de la MTC, l’usage des plantes médicinales est tout à fait indiqué en synergie avec l’acupuncture; en fait, elles sont deux disciplines complémentaires. Associés à l’acupuncture, les traitements d’herboristerie potentialisent les effets de celle-ci et permettent de réduire les coûts et les temps de thérapie.

  •  Une approche holiste

L’usage thérapeutique des plantes médicinales a fait ses preuves à travers le temps et les usages. La science d’aujourd’hui ne cesse d’ailleurs de confirmer les connaissances traditionnelles, qui reposent principalement sur l’observation et l’expérimentation. L’herboristerie traditionnelle met l’accent sur les qualités observables de la plante, utilisant celle-ci dans son entièreté, et s’appuie sur l’empirisme, s’inscrivant ainsi dans une démarche clinique dite holiste, c’est-à-dire qui considère l’individu dans sa globalité. La médecine moderne adopte quant à elle une démarche analytique, tentant de comprendre chaque phénomène corporel par des entités isolées et utilisant dans sa pratique certaines molécules des plantes, lesquelles sont isolées et synthétiquement répliquées. L’existence simultanée de ces deux paradigmes dans le domaine de la santé suscite à la fois résistance et curiosité, mais les deux systèmes sont tout à fait complémentaires et présentent chacun des avantages et des désavantages. Pour répondre aux principes fondamentaux d’autonomie vis-à-vis de sa santé, l’herboristerie demeure néanmoins un « patrimoine immatériel » dont l’utilisation devrait être accessible à tous.

  •  En quoi l’herboristerie peut-elle être utile?

À l’instar de l’acupuncture, l’herboristerie est à la fois préventive et curative. Elle pallie les carences qu’entraîne le mode de vie moderne et est particulièrement indiquée pour le traitement des troubles digestifs (côlon irritable, nausée, troubles stomacaux), cutanés (eczéma, psoriasis), nerveux (insomnie, anxiété, dépression) et gynécologiques (troubles menstruels, infertilité, fibromes). Dans le cadre de la gestion des douleurs chroniques et des maladies inflammatoires dégénératives, les plantes offrent beaucoup d’avantages. Elles présentent effectivement des effets secondaires peu draconiens et ont un potentiel d’accoutumance moindre par rapport à la médication de synthèse. Elles constituent aussi, dans certains cas d’affections bactériennes, une avenue alternative à la prise d’antibiotiques de synthèse. En effet, la résistance croissante des bactéries aux antibiotiques pause un problème d’importance mondiale (voir à ce sujet le rapport de l’OMS : http://www.who.int/mediacentre/news/releases/2014/amr-report/fr/). Bref, on utilise l’herboristerie tant à des fins alimentaires et nutritives qu’à des fins thérapeutiques ; l’usage des plantes médicinales présente aussi, dans certains cas, une solution de remplacement ou un complément à la médication conventionnelle.

  •  Innocuité et interaction entre produits naturels et médicaments

Les plantes médicinales contiennent des substances qui peuvent interagir avec les médicaments. De plus, certaines d’entre elles présentent un potentiel d’accumulation toxique, tandis que d’autres sont contre-indiquées, par exemple lors de l’allaitement et de la grossesse. Il est donc important de faire la différence entre un herboriste professionnel et un amateur, c’est pourquoi il est conseillé de consulter un praticien ayant complété une formation professionnelle. Certains pharmaciens possèdent également des connaissances en phytothérapie. Cela dit, méfiez-vous des conseils rapides en magasin et informez-vous avant de consommer des plantes médicinales, et ce, surtout si vous prenez des médicaments.

  •  Modes de transformation et produits d’herboristerie

Les produits à base de plantes diffèrent selon les approches et les philosophies. Par exemple, la phytothérapie, principalement associée aux écoles de naturopathie et aux produits privilégiés par les pharmaciens, emploie des extraits standardisés. De son côté, l’herboristerie traditionnelle occidentale opte pour des produits fabriqués selon des méthodes ancestrales, à partir de solvants nobles. L’herbologie chinoise, quant à elle, représente une industrie gigantesque où les prescriptions sont souvent présentées sous forme de « formules », c’est-à-dire des recettes étudiées et reconnues pour leur efficacité synergique. Elles peuvent être administrées sous différentes formes : décoctions, granules de poudre concentrée, comprimés, emplâtres, teintures, huiles, etc.